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Mon Mulhouse la revue de presse
10 septembre 2009

"Le plan a plus de chance d'être adopté après ce discours qu'avant"

Quelque 45 millions d'Américains n'ont pas d'assurance-maladie.

REUTERS/CARLOS BARRIA

Quelque 45 millions d'Américains n'ont pas d'assurance-maladie.

"Le plan a plus de chance d'être adopté après ce discours qu'avant"
       

Que retenir du discours de Barack Obama sur la santé ?

Il est clair qu'il ne va pas pousser fortement en faveur de ce que nous appelons l'option publique. Du point de vue politique, c'est réaliste. Les blue dogs (les démocrates de centre droit) n'en veulent pas, pas plus que les républicains. Le reste des démocrates y tient d'une manière idéologique. Ce que M. Obama leur dit, c'est qu'il n'est pas obligatoire d'avoir cette option dans la réforme s'il est possible de trouver un accord avec les républicains sur le reste.

La question la plus importante, c'est de rendre l'assurance-maladie obligatoire et d'avoir un système réglementaire pour les compagnies d'assurances. Là-dessus, M. Obama n'a pas fait de compromis. Il va essayer de mettre en place des règles fédérales, premier pas vers un système national de réglementation de l'assurance-maladie.

C'est une déclaration de guerre aux compagnies d'assurances ?

Pas vraiment, mais il leur dit qu'elles vont devoir rendre des comptes. C'est déjà très important. Les compagnies ne pourront plus interrompre la couverture parce que cela coûte trop cher ou que l'assuré est malade.

La plupart des assurances privées – mode de couverture pour 58 % des Américains – ont une limite maximale après laquelle les frais ne sont plus remboursés. Un million de dollars par exemple. Le seuil est dicté par une peur de la banqueroute du fait des frais engendrés par la maladie. Là, M. Obama a pris une position très dure. C'est important.

Qu'est-ce que l'option publique ?

Elle ne concerne que 4 % de la population, parmi les 45 millions qui se sont pas assurés. M. Obama veut mettre en place cette idée de bourse ("exchange"). Il s'agit d'une collectivisation du risque.

La Bourse fonctionne comme une structure privée à but non lucratif. Elle rassemble tous les petits employeurs qui recherchent une assurance. L'organisation permet d'obtenir des prix plus concurrentiels. Cela existe dans le Massachusetts.

L'impasse est-elle débloquée au Congrès ?

Le plan a plus de chances d'être adopté après ce discours qu'avant. La possibilité de réforme significative existe mais je ne crois pas à une réorganisation totale.

M. Obama a bien fait de dire clairement que rien, dans son projet, ne touchera ceux qui sont déjà couverts. Il l'a fait en réaction au plan Clinton en 1993. C'était un changement pour tout le monde. La réforme Obama est moins draconienne mais plus réaliste.

Il était temps qu'il intervienne. Il avait perdu le débat. La droite a refait ce qu'elle avait fait à l'époque de Johnson ou de Clinton, à savoir une campagne de terreur alimentée par les lobbies du secteur médico-industriel. Ils reprennent les mêmes thèmes sur les menaces d'atteintes aux libertés et d'intervention du gouvernement dans des décisions de vie et de mort.

Le coût a été chiffré à 900 milliards. Est-ce réaliste ?

M. Obama pense qu'il va trouver les ressources suffisantes dans les systèmes existants. Il est vrai que la fraude est considérable. Il y a des redondances, mais quand on voit les tendances d'évolution des coûts, du fait des innovations technologiques et du vieillissement de la population, et aussi du taux de maladies chroniques, c'est probablement optimiste de penser que ça va coûter si peu.

C'est un faux débat : la question est de savoir comment va-t-on couvrir ceux qui ne sont pas couverts. Quand tout le monde sera dans le même système, on trouvera le moyen de rationaliser les dépenses.

Propos recueillis par Corine Lesnes



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Commentaires
A
bon faut avoir confiance en lui!
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