Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Mon Mulhouse la revue de presse
5 septembre 2009

"Chats", fiesta, et bains de foule : l’université "populaire" de l’UMP

Frédéric Mitterrand, le 5 septembre 2009, à Seignosse.

AFP/PIERRE ANDRIEU

Arpentant le podium tantôt à la manière d’un professeur d’université, tantôt à la manière d’un prélat, Frédéric Mitterrand, réputé plus mondain qu’amateur d’ambiance de stades, s’est comporté en vrai « pro » du spectacle.

"Chats", fiesta, et bains de foule : l’université "populaire" de l’UMP
       

Seignosse (Landes), envoyé spécial

   

"Bran-chée !" L'université d'été de l'UMP, qui se tient à Seignosse (Landes) du 4 au 6 septembre, qu'on se le dise, n'a rien de ringard. "Soyez jeunes et restez jeunes pour faire de la politique, soyez vous mêmes, surtout, ne cherchez pas à vous vieillir", a martelé dans son discours Xavier Bertrand, le secrétaire général du parti présidentiel, aux "jeunes populaires" ("jeune pop"), conquis.

Sous un chapiteau, une centaine de mètres plus loin, des ordinateurs ont été installés pour que ces militants en devenir puissent s'inscrire sur le nouveau site Internet du mouvement, createursdepossibles.fr. Ce site se veut un espace participatif, où chacun peut y aller de sa suggestion. Une sorte de cahier de doléance du XXIe siècle. La première remarque mise en ligne, rapporte Christophe Lambert, l'un des artisans du site, concernait les RER. "Pourquoi ne pas les laisser en circulation jusqu'à deux heures du matin ?" Car le "jeune UMP" est indubitablement un fêtard.

Le grand repas du soir, que les ministres présents avaient été priés d'honorer de leur présence, plutôt que d'organiser des dîners dissidents avec les journalistes dans les grands restaurants de la côte, s'est transformé en assourdissante kermesse, façon troisième mi-temps de rugby : "C'est à droooooooiiiiiiiite, à drooooooooiiiiiiite,  qu'on gueule le plus fort !" Bons garçons, les stars de la fête ont joué le jeu.

Xavier Bertrand, débout sur un banc ployant sous les petits bonds de ses jeunes admirateurs, a pu tester sa popularité, sans tomber de ce piédestal de circonstance. Un peu plus loin, mention spéciale à Laurent Wauquiez : le secrétaire d'Etat à l'emploi, pantalon et sweat-shirt noir moulant, chaussures de sport bleues, port altier de sportif, avait tout du footballeur prenant un bain de foule après une victoire. Bras-dessus, bras-dessous, il s'est plié avec grâce à une interminable séance de photos avec l'ancien judoka David Douillet, rompu à l'exercice.

Mais pas question, pour les jeunes sarkozystes, après cette soirée fortement arrosée, de se laisser aller à la grasse matinée dans les chambres du village de vacances VVF qui leur avaient été allouées. A 10 heures, samedi, les attendaient l'un des événements annoncés du week-end : la prestation de Frédéric Mitterrand, tout entier à leur disposition pour répondre à des questions par SMS. Le ministre de la culture, prise d'ouverture la plus symbolique du gouvernement, a eu droit à la grande estrade, alors que les autres "chats" des ministres ont dû se contenter de chapiteaux annexes.

Arpentant le podium tantôt à la manière d'un professeur d'université, tantôt à la manière d'un prélat, Frédéric Mitterrand, réputé plus mondain qu'amateur d'ambiance de stades, s'est comporté en vrai "pro" du spectacle. Que reste-t-il de la culture française, rognée par le rouleau compresseur anglo-saxon ? "Ce n'est pas parce qu'on porte des jeans qu'on ne peut pas lire Paul Valéry !", constate-t-il, élitiste. Puis, endossant le rôle de l'imprécateur : "N'ayez pas peur ! Ne croyez pas que vous allez tout perdre ! Vous avez une culture riche que beaucoup vous envient." Faut-il interdire les émissions vulgaires à la télé ? " Hier soir, dans ma chambre d'hôtel, j'ai allumé la télévision. J'ai d'abord regardé Secret stories avec… curiosité. Puis j'ai appuyé sur les touches de mon zappeur pour aller sur France 2 où il y avait, ô merveille… moi. Comment voulez-vous que j'exerce une censure sur une télévision aussi ouverte, où l'on a à la fois l'horreur de la vulgarité et la quintessence de la culture ? Jamais ! ", tranche-t-il, cabotin.

Lorsque les questions sont plus techniques, la réponse est plus prudente. La TVA à 5,5 % sur les produits culturels ? "Je ne m'engagerai pas avant d'avoir consulté mes partenaires du gouvernement." "J'aime les ministres qui n'ont pas réponse à tout !", soutient Xavier Bertrand.  Vite, vite, tout le monde s'en va : la rumeur avertit de l'arrivée de Jean Sarkozy, le fils du président et conseiller général des Hauts-de-Seine. Au même moment, les 1800 "jeunes pop" reçoivent sur leur téléphone un SMS du président de la République : " Je sais pouvoir compter sur vous pour défendre nos idées qui sont en train de changer la France."

Pierre Jaxel-Truer



http://monmulhouse.canalblog.com/




Publicité
Publicité
Commentaires
Mon Mulhouse la revue de presse
Publicité
Publicité